La question du 19 mars 2013 était tout sauf bête, et je m'en félicite. Pour mémoire : pourquoi le tyran se donne-t-il la peine de prétendre faire le bien alors que tenir les oppressés sous la menace est suffisant. Bref, pourquoi le discours.

Le discours il faut au moins y acquiescer, de préférence le répéter et idéalement se l'approprier. C'est ce que l'on demande. C'est un élément qu'on mesure. On n'aime pas les tièdes. En ce qui me concerne je suis plutôt froid, et il faut autre chose qu'un discours sur le dynamisme de l'entreprise ou les bienfaits du développement durable pour me réchauffer (minimum, une belle paire de seins bronzés ou un whisky bien tassé).

Une chose est sûre, il faut que la tâche à accomplir soit admirable et que l'employé montre qu'il y croit. Si la tâche s'avère trop difficile à mettre en valeur, on trouvera le moyen de mettre en valeur l'objectif lointain, inaccessible sans cette tâche. Certains y croient, certains ont besoin d'y croire. Bien entendu, le discours varie selon le domaine d'activité, mais quelle que soit l'activité, elle est noble admirable bienfaisante, po-si-tive. Là encore, le costume.
Il y a des degrés. Le grossier défilé tiers-mondiste fait sourire le cadre éduqué de l'avant-garde civilisée. Être de l'avant-garde est une autre façon de défiler sous un drapeau. Et ceux qui n'y croient pas ? Ils n'agissent pas moins. Et ne sont pas à l'abri ...(cf. ce blog le 3 juillet). J'entends déjà mon voisin "mais non je n'y crois pas... ces conneries... tu crois que ça m'amuse... c'est juste que j'ai besoin d'argent faut bien gagner sa croûte etc." Admettons. Mais : n'y pas croire et agir comme si l'on y croyait, qu'est-ce ?

Et puis, je vois bien que le simple fait d'entendre et voir les mêmes bêtises tous les jours finit par influencer l'hominien, je ne pense pas que les neurologues me contrediront. Les fameux neurones-miroirs, entre autres. Et il n'y pas que la manière directe, il y a la rampante : refuser l'influence du discours, c'est déjà se positionner, faire de tel discours un axe. Retour à l'étroitesse. Alors que faire ? Continuer de qu'on a cessé il y a si longtemps : explorer. Être immense.

Revenons à la question du début. Pourquoi donc l'Autorité ne se contente-t-elle pas d'être l'Autorité ? Pourquoi pas de massue sans plume ? Le discours. On habille. Les premiers à s'être couverts sont Adam et Ève. Et d'après mes sources, ils n'avaient pas froid. Qu'ont-ils fait. Cette histoire d'arbre... Affaire à suivre.

Re-revenons à la question. Pourquoi pas seulement du brut ? Pourquoi finasser comme ça ? Et c'est qu'elle y tient, l'Autorité, elle en veut de l'engagement, de la croyance. Le respect qu'elle exige n'est pas autre chose. Il t'est interdit de mépriser ses valeurs. Voilà qui ressemble beaucoup à un engagement. On dirait qu'elle veut te compromettre, comme on mouille un complice en le soudoyant... Et mettre le doigt là-dedans, j'appelle cela de l'auto-dégradation et si vous voulez de l'atteinte à la dignité bah là....
Non. Tu n'es pas dupe. Tu te gardes bien de... mais tu ne peux pas non plus... pas facile. Le masque ? Oui le masque mais comment ?

Et pendant ce temps... Et pendant ce temps...

respect

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