Conquête

Ce blog est tenu à 97% sur les lieu et temps de travail ; c'est ce qui en fait son intérêt. C'est ce qui lui confère le statut d'action. Il s'agit en effet d'une incursion du bonheur et de la liberté sur le territoire de la servitude, et non l'inverse. C'est une conquête et c'est nécessaire. Une découverte de ces derniers mois est que la résistance ne suffit pas. Cela fait des années que je résiste, ce qui n'est aucune victoire. Résister, c'est réagir, disons s'accrocher pour mettre un terme à la chute. C'est un début, le bon début mais insuffisant, il faut agir. D'ailleurs, à bien y réfléchir, ai-je résisté toujours ? Oui mais pas en continu. Sinusoïde. Un peu comme le rythme des apparitions de ce type parallèle, intermittent, celui qui se manifeste à l'heure du déjeuner, hors du bureau, qui acquiesce à l'acuité de Nietzsche, vibre au poème de Char et s'étonne de l'étendue de Michaux, notamment, voilà, celui qui porte mon nom et qui ne met presque jamais les pieds au bureau.

De toute façon, on ne peut pas résister tout le temps. La résistance ne fait que précéder une défaite ou une victoire. Il y a un temps pour la résistance mais ensuite il faut gagner, conquérir.

Pas se tromper de conquête, encore une affaire d'ego, pas se tromper. Comment juger de la réalité d'une conquête ? À quoi la reconnaît-on ?

(À suivre)